Contributions à l'histoire de l'enseignement du français. Les historiens sont partagés sur l’origine du peuplement de la Lorraine allemande et donc sur l’origine des dialectes qui y sont parlés. D'après Girault de Saint-Fargeau, les territoires administratifs suivants font partie de la Lorraine allemande au XVIIIe siècle : le bailliage de Dieuze, le bailliage de Lixheim, la principauté de Phalsbourg, le bailliage de Château-Salins, le bailliage de Fénestrange, le bailliage de Sarreguemines, le bailliage et comté de Bitche, le bailliage de Boulay, le comté de Créhange, le bailliage de Bouzonville et le luxembourg français[4]. Études et essais historiques (de) Ansbert Baumann, « Die Erfindung des Grenzlandes Elsass-Lothringen » dans Burkhard Olschowsky (ed. Pour les habitants de l'Alsace-Lorraine, cette date est aussi la fin d'une annexion d'un demi-siècle au Reich allemand, et d'une période de quatre années (1914-1918) d'oppression, de … Dans le cadre du IIe Reich allemand, l’Alsace-Lorraine - Reichland (terre d’Empire) - acquiert une certaine autonomie. », « nos Lorrains français disent Fouligny et Hattigny, quand les Lorrains allemands disent Fulling et Hatting. D'autres termes ont cependant fait leur apparition en raison des événements ultérieurs. En 1871, lEmpire allemand obtient la quasi-totalité de l'Alsace et une partie de la Lorraine correspondant à l'actuel département de la Moselle. L'ensemble des dialectes mosellans est désigné par certains sous le terme générique de Lothringerdeutsch (allemand de Lorraine)[43], par d'autres sous le terme de lothringisch, par d'autres encore sous le terme de francique de Lorraine. En 1760, Voltaire fait la remarque suivante au comte de Tressan : « Vous voilà gouverneur de la Lorraine allemande : vous aurez beau faire, vous ne serez jamais Allemand [...] La Lorraine allemande vous fait-elle oublier l'Académie française, dont vous seriez l'ornement ? La désignation de Lorraine allemande et l’attachement des Lorrains à leur langue maternelle allemande sont attestés jusqu’au XXe siècle par des documents historiques et des témoignages. Un Lorrain germanophone était à la fois Français (citoyen français) et Deutsch (de langue et culture allemandes), ce qui ne signifiait en aucun cas une adhésion de cœur à la nationalité allemande. Les papiers timbrés du Duché de Lorraine témoignent de la constitution de la province. » ~ Bismarck 8 octobre 1870 . L'histoire de la Lorraine retrace le passé du territoire que l’ancienne région administrative de Lorraine a en majeure partie repris des Duchés de Lorraine et de Bar ainsi que des Trois-Évêchés. Cependant le mot « francique », malgré sa nouveauté gagne du terrain et bon nombre de Lorrains s'y reconnaissent aujourd'hui. L’Alsace-Lorraine a connu une histoire mouvementée, déchirée entre le Saint-Empire germanique et la France. Dans une présentation de l'ouvrage «Pour Dieu et pour le Roi. Au XXIe siècle, nombre de Lorrains germanophones désignent leur langue maternelle comme « Dèitsch/Ditsch » ou « Plattdèitsch/Plattditsch » lorsqu'ils se réfèrent au seul dialecte et précisent « Hochdèitsch/Hochditsch » s’ils veulent se référer à la langue allemande littéraire normée. Ce terme est fréquemment utilisé dans la presse et dans nombre d'ouvrages. ), Geteilte Regionen - geteilte Geschichtskulturen ? Gérard Botz a publié en 2013 L'histoire du francique en Lorraine - Lothringer Platt[52]. Le 25 septembre 1940, Hitler déclara que les autorités militaires devront traiter l’Alsace et la Lorraine non pas comme des territoires occupés mais comme une portion de la patrie elle-même.Disparaissait donc la singularité héritée et commençait une mise au pas. », « Die Deutsch-Lothringer sind gute Franzosen. Certains utilisèrent « Lorraine germanophone » ou « Lorraine thioise » mais le concept de « Lorraine francique » se répandit. Cette dernière appellation est destinée à marquer la différence avec l'allemand standard. Le traité de Ribémont de 1179 démembre le duché de Lorraine et assure à Ferry Ier la possession des territoires lorrains de langue allemande avec Bitche pour capitale[2]. La Lorraine est une des plus importantes régions de passage entre l'Europe du Nord (pays rhénans) et l'Europe méd Bode, Gérard, « L'enseignement du français en Lorraine allemande sous le Second Empire », L'Enseignement du français en Lorraine allemande sous le Second Empire. LA REVUE LORRAINE POPULAIRE DE JUIN PUBLIE LE JOURNAL TENU PAR L'ABBE PAUL IDOUX ENTRE MAI ET SEPTEMBRE 1940. La désignation de « Lorraine francique », et son corollaire la « langue francique lorraine » pour désigner la langue régionale de Lorraine germanophone, ne fait pas l'unanimité linguistiquement parce que la Lorraine germanophone comporte une petite zone où l’on parle un dialecte qui présente certains caractères du Bas-alémanique du groupe de l’allemand supérieur. Unités de blindés. Le combat pastoral et «politique» de Jean-Jacques Weber 1767-1833), archiprêtre de Volmunster et de Rohrbach» [29] coécrit avec Henri Hiegel, faite à l'occasion des « Journées d'Études Mosellanes », Gérard Henner indique «Est-ce que les actuels habitants de Volmunster sauront lire en notre livre le destin tumultueux de leurs ancêtres, frappés de plein fouet par les événements nationaux et si proches des frontières...? Les habitants de la Lorraine francophone étaient désignés par leurs voisins germanophones sous le terme de « Welschlothringer », l’adjectif Welsch désignant plus généralement toutes les populations de langue romane[20]. Ce terme est fréquemment utilisé dans la presse et dans nombre d'ouvrages. En 1771, la Lorraine allemande est traversée par la Sarre qui y reçoit la Blies et la Nied ; elle est délimitée à l'est par la basse-Alsace et le duché de Deux-Ponts, au nord par le Palatinat et l'électorat de Trèves, à l'ouest et au sud par le pays messin[3]. »[49],[50]. La partie située à l’est de cette limite, qui constitue une partie du département de la Moselle, était désignée jusqu'en 1870 sous le nom de Lorraine allemande et ses habitants sous le nom de « Lorrains allemands », « Allemands de Lorraine ». La langue a ensuite subi de nombreuses évolutions, à la suite de l'immigration, principalement après la guerre de Trente Ans, de populations venues du Tyrol, de Suisse alémanique et de Bavière (zones où l’on parle des dialectes de l’allemand supérieur).La langue parlée a également interféré avec l’allemand littéraire, langue écrite, de culture et du culte depuis la fin du XVe siècle[45],[46]. L’histoire de l’Alsace et une partie de la lorraine, terre allemande entre 1870 (suite à la défaite de Sedan) et 1918 (traité de Versailles). Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre. - Gießener Beiträge zur Fremdsprachendidaktik (Tübingen), 1990 et Documents pour l'histoire du français langue étrangère ou seconde (Paris). Il est cependant certain que les francs se sont établis sur ce territoire, La revendication d’une filiation directe de la langue régionale de Lorraine allemande avec la langue de Charlemagne et de Clovis relève partiellement du mythe[44] car ces deux figures historiques n'ont pas implanté systématiquement leur langue dans les territoires qu'ils ont conquis. La Lorraine allemande est le nom traditionnel donné jusqu'au XIXe siècle à la partie germanophone de la Lorraine. La région annexée est alors désignée sous le nom de Reichsland Elsaß-Lothringen, ce qui est alors traduit en France par « Alsace-Lorraine » et, après juillet 1920, par « Alsace-Moselle »[n 3]. Un exemplaire de cette pétition est déposé aux Archives départementales de la Moselle. Hiegel, Henri, « La rivalité en Lorraine allemande au Moyen Âge entre les ducs de Lorraine et les comtes de Sarrebruck », Les Cahiers lorrains, 1937. L'ensemble des dialectes mosellans est désigné par certains sous le terme générique de Lothringerdeutsch (allemand de Lorraine)[43], par d'autres sous le terme de lothringisch, par d'autres encore sous le terme de francique de Lorraine. C'est le duc Mathieu II de Lorraine (1193-1251) qui est le premier à ordonner que les actes publics soient écrits en français dans le pays roman et en allemand dans la Lorraine allemande[15]. L'Alsace-Lorraine (Elsass-Lothringen) est un ancien Etat de l'empire d'Allemagne qui a existé entre la Guerre de 1870 et la Premièrre Guerre mondiale. En 1871, l’ Empire allemand obtient la quasi-totalité de l' Alsace et une partie de la Lorraine correspondant à l'actuel département de la Moselle. Il fut encore longtemps d’usage dans les dialectes mosellans de désigner les Allemands en général, et les voisins sarrois en particulier, comme « d’Prèisse » (les Prussiens, la Sarre étant devenue territoire prussien après 1815), et non pas comme «d’Dèitsche/Ditsche» puisque dans la conception qui prévalait jusqu’à l’annexion de 1871. Après le second conflit mondial et les tentatives d'assimilation forcée par le régime nazi, le terme Lorraine allemande avait pris une nouvelle signification et de ce fait sa disparition était inéluctable. L'ambiguïté du terme « Lorraine allemande » étant devenue gênante en raison du sens pris par le mot « allemand » depuis 1870 puis sous le régime nazi, il fallait bien désigner ce territoire par un terme nouveau, non pour en nier les aspects plus anciens mais pour couper avec les connotations nationalistes du mot. La dialectologie allemande subdivise certes les principaux dialectes allemands parlés en Moselle, en dehors de la petite zone citée précédemment, en francique mosellan, francique luxembourgeois et francique rhénan lorrain. Il permet de distinguer la langue régionale parlée de l'allemand standard, même si de par le continuum linguistique, il existe un lien fort entre les deux. En novembre 1793, une partie de la Lorraine allemande, le comté de Sarrewerden[6], est rattachée au département du Bas-Rhin[7]. Hiegel, Henri, « La rivalité en Lorraine allemande au Moyen Âge entre les ducs de Lorraine et les comtes de Sarrebruck », Les Cahiers lorrains, 1937. En 1630, le duc François II manifestait la volonté que « la langue allemande soit entretenue, voire cultivée, dans notre comté [Saarwerden], en faveur de nos sujets allemands qui sont environ un tiers des habitants de la Lorraine »[21],[n 5]. Cette appellation était utilisée tant par les Lorrains germanophones que par l’administration ducale, royale, révolutionnaire puis impériale[n 1]. En 1869, deux ans avant la première annexion par l'Allemagne, une pétition intitulée « Pétition en faveur de l'enseignement simultané du français et de l'allemand dans les écoles primaires de la Lorraine allemande (Moselle) - Les habitants de la Lorraine allemande (Moselle) à Sa Majesté l'Empereur » fut adressée à Napoléon III après la décision du conseil départemental de l’éducation de la Moselle de supprimer l’enseignement de l’allemand. La Lorraine allemande est le nom traditionnel donné jusqu'à la seconde moitié du XIXe siècle à la partie germanophone de la Lorraine. En Lorraine, par le traité de Paris (1814), la Moselle perd au profit de la Prusse plusieurs communes et hameaux, dont le Canton de Tholey ainsi que sept communes du Canton de Sierck-les-Bains . Revue historique de la Lorraine 1947. C'est une langue apparentée à celle des francs et située sur le territoire lorrain. L’appellation « Lorraine allemande » fait son apparition dans les ouvrages francophones au minimum dès 1692[17]. Cette appellation était utilisée tant par les Lorrains germanophones que par l’administration ducale, royale, révolutionnaire puis impériale[n 1]. Tournant douloureux en 1870 : l’Alsace et la Lorraine sont perdues par la France. À la fin du XIXe siècle, la limite linguistique romano-germanique de Lorraine suit une ligne allant du Donon au sud-est à Rédange (Redingen) au nord-ouest[12]. Aux électeurs de Lorraine Allemande (1848), document BNF. Un exemplaire de cette pétition est déposé aux Archives départementales de la Moselle. », Parmi les premiers ouvrages en allemand moderne, on trouve les œuvres d', The Consequences of Mobility - Linguistic and Sociocultural Contact Zones, limite linguistique romano-germanique de Lorraine, Béat Fidèle Antoine Jean Dominique de La Tour-Châtillon de Zurlauben. Ce n’est que plus tard que le terme « Dèitsch/Ditsch » s’est généralisé pour désigner ce qui se rapporte à l’Allemagne stricto sensu. Par ailleurs, Robert de Hesseln indique vers 1771 que « L'idiôme de cette partie de la Lorraine est l'Allemand ; mais tel qu'il ne seroit peut-être pas entendu dans une des villes d'Allemagne »[3]. Avant l'unification allemande de 1871, le terme « Deutsch » ne renvoyait pas à une notion politique ou géographique (citoyen ou habitant de l’Allemagne) mais à une communauté linguistique rassemblant l’ensemble des populations de langue allemande, quelle que soit leur nationalité[19]. C’était notre langue ! Ce n’est que plus tard que le terme « Dèitsch/Ditsch » s’est généralisé pour désigner ce qui se rapporte à l’Allemagne stricto sensu. », Fehlen, Fernand, « Le « francique » : dialecte, langue régionale, langue nationale ? Les signataires refusent pour l’allemand la qualification de langue étrangère et incluent dans cette désignation à la fois la langue littéraire et le dialecte (« N'est-ce pas aussi nous faire une insulte sanglante que d'assimiler à une langue étrangère au milieu de nous, notre vieille langue maternelle, la langue parlée par nos ancêtres, sans interruption et à l'exclusion de tout autre, depuis plus de 2000 ans.»)[25]. En 1823, Johan Jacob Weber, originaire de Boulay (Bolchen) et curé (archiprêtre) de Volmunster (Wolmünster) dans le pays de Bitche, publia un ouvrage intitulé Etwas Gegengift wider den Zeitgeist für den gemeinen Mann in Deutsch-Lothringen (« Un peu d'antidote contre l’esprit du temps, pour l’homme ordinaire de Lorraine allemande »)[23]. Les habitants de cette région linguistique étaient appelés Lorrains allemands, à l'instar du gentilé Suisses allemands pour la Suisse allemande. Identité complexe et complexes identitaires, paru en 2010, Albert Weyland mentionne « la langue allemande dans sa version francique »[51]. L'ambiguïté du terme « Lorraine allemande » étant devenue gênante en raison du sens pris par le mot « allemand » depuis 1870 puis sous le régime nazi, il fallait bien désigner ce territoire par un terme nouveau, non pour en nier les aspects plus anciens mais pour couper avec les connotations nationalistes du mot. »[22]. L'expression «Lorraine allemande» est également utilisée par les historiens Gérard Bodé, Pascal Flaus, Pierre Horn et Denis Schneider [28]. Ce terme ne recouvrait pas uniquement la langue allemande normée (l’allemand standard, langue officielle dans plusieurs États européens) mais l’ensemble composé par la langue normée, les différentes formes d’allemand régional (regionale Umgangssprache) et l’ensemble des dialectes et sociolectes de l’espace germanophone.