Une partie de l'érudition allemande (Karl Ottfried Müller, particulièrement dans les Doriens, et Werner Jaeger), et certains Français comme Maurice Barrès (Le Voyage de Sparte) y voient le génie de la « race » dorienne, l'« incarnation d'une politique consciemment raciste, guerrière et totalitaire »[153],[149],[154]. Parmi les sources qui nous sont parvenues, pour essayer de trouver des critiques de Sparte, il faudrait aller jusqu'à chercher dans le domaine de la mythologie (par exemple, Euripide représente ses personnages spartiates de l'époque de la Guerre de Troie, Ménélas et Hermione, comme des êtres détestables, obnubilés par la richesse et le pouvoir, brutaux et fourbes[135]). Si ce n'est pas le cas, il est considéré comme une bouche inutile et une charge pour la cité : il est jeté dans un précipice appelé le gouffre des Apothètes[41]. Puis en 395, Alaric Ier, roi des Wisigoths, prend ce qu'il en reste. Le modèle économique de Sparte se fonde sur une idéologie contre-économique particulièrement poussée. Le célèbre Lacédémone ancienne et nouvelle, Où l'on voit les Mœurs, & les Coutûmes des Grecs Modernes, des Mahométans, & des Juifs du Pays… Par le Sieur de la Guilletière., publié à Paris en 1676, un an après la description d'Athènes par le même auteur, de Guillet qui prétendait utiliser les souvenirs de son frère qui aurait voyagé dans l'Empire ottoman, était un faux (comme la description d'Athènes) conçu à partir de divers ouvrages d'érudits n'ayant jamais quitté leur cabinet[158]. Fouilles commanditées par l'État grec, à partir de 1957. Il y a d'abord l'expédition des Dix Mille, contée par Xénophon dans l’Anabase, qui échoue en 401. Aristodème meurt à Naupacte avant le retour des Doriens dans le Péloponnèse, identifié par les anciens comme le « retour des Héraclides ». Peu nombreux, les spartiates se sont rapidement spécialisés dans le métier des armes. Bon nombre de cités d'Asie mineure ou de la côte du Latium se prétendent, de manière assez fantaisiste, des colonies de Sparte. Hérodote, VII, 134. Sa perception populaire change avec la réinterprétation occidentalisée de Frank Miller, auteur en 1998 de la bande dessinée 300 adaptée au cinéma en 2006 ou encore celle du studio The Creative Assembly dans le jeu vidéo Spartan Total Warrior sorti en 2005[156]. En réalité, il est plus que probable que les rois, les officiers généraux, les éphores, les gérontes et les Hippeis sachent lire et écrire[116]. La Sparte dorienne ne devient pas tout de suite la grande cité que l'on connaît. Divers concours (combats rituels à Platanistas[48], flagellation au sanctuaire d'Artémis Orthia[49]) visent à mettre en avant les plus vigoureux et les plus endurants à la douleur. Au chant IV, Sparte est citée parmi les trois cités qui sont « chères entre toutes » à Héra, avec Argos et Mycènes[2]. Dans l'un des aphorismes les plus célèbres, une mère dit à son fils de revenir avec son bouclier ou sur son bouclier, c'est-à-dire vainqueur ou mort[56]. En 396, Sparte est mise à sac par les Goths d'Alaric et ne semble pas s'en être relevée, le site n'est plus que hameaux de bergers... Jean d'Éphèse relate que trois siècles plus tard, ce sont les duchés slaves des Ézérites et des Mélinges qui s'installent dans la région, avant d'être absorbés par les autochtones grecs. La date de leur fondation n'est pas connue. C'est la création de cette classe de citoyens, par l'absorption de l'aristocratie foncière dans la masse populaire, qui fonde l'isonomie. Sitôt les guerres médiques terminées, Sparte s'inquiète de la puissance croissante d'Athènes, auréolée de ses victoires contre les Perses. Ainsi, des combats rituels initiatiques se disputaient traditionnellement au sanctuaire d'Artémis Orthia, opposant par exemple des éphèbes devant voler le plus de fromages possible sur l'autel d'Artemis pendant que d'autre les flagellent[17]. Selon Isocrate, ce sont 2 000 Doriens qui envahissent la Laconie[16], simple supposition sans valeur réelle[17]. Située sur l'Eurotas, dans la plaine de Laconie, entre le Taygète et le Parnon, elle est l'une des cités-États les plus puissantes de la Grèce antique, avec Athènes et Thèbes. S'ensuivent une série de victoires et de défaites pour les deux cités, qui aboutit en 451 à une paix de 5 ans, mais les relations restent tendues. Il nous apprend donc que la plaine de Sparte « est plaisante, remplie de petits villages, d'oliviers et de mûriers »[159]. Il faut y ajouter les monuments funéraires — nombreux puisque Sparte enterre ses morts à l'intérieur de son périmètre[96] —, dont certains sont aussi des lieux de culte : c'est le cas de ceux de Lycurgue, Léonidas Ier ou encore Pausanias Ier[97]. Les premières traces sûres de l'expansion spartiate remontent au VIIIe siècle, avec la conquête d'Amyclées, Pharis et Géronthrai[12]. Corinthe (grec : Κόρινθος, Kórinthos) était une Cité-État située sur l'isthme de Corinthe, l'étroite bande de terre qui relie le Péloponnèse à la Grèce continentale, entre Athènes et Sparte.La ville moderne de Corinthe se trouve à environ cinq kilomètres au nord-est des ruines antiques. La faiblesse de Sparte permet à la Ligue achéenne de prendre son essor, pendant qu'une crise des institutions lacédémoniennes bouleverse la cité. Kennell. », « Les prisonniers de Sphactérie doivent-ils être punis pour lâcheté[147] ? En 433, enfin, l'affaire de Corcyre amorce la guerre du Péloponnèse. La ville-état a émergé au XI siècle av. Sparte apparaît aux autres cités grecques comme une spécialiste du combat : décrivant la cérémonie des ordres donnés le matin par le roi à ses troupes, Xénophon note : « si vous assistiez à cette scène, vous penseriez que tous les autres peuples ne sont, en fait de guerre, que des improvisateurs, et que les Lacédémoniens seuls sont vraiment des artistes en art militaire »[92]. Le site était pratiquement vide. L'apogée de Sparte, comme l'un des états C'est aujourd'hui une petite ville de Laconie. Un cinquième village, Amyclées, distant de quelques kilomètres, vient s'y ajouter à une époque inconnue[6]. Sparte (en grec ancien Σπάρτη / Spártê soit « semée », « parsemée » ou « éparse », grec moderne Σπάρτη / Spárti, en dorien Σπάρτα / Spárta) ou Lacédémone (Λακεδαίμων / Lakedaímôn) est une ancienne ville grecque du Péloponnèse, perpétuée aujourd'hui par la ville moderne du même nom de 18 185 habitants. Mais, après avoir vaincu celle-ci, elle fait de même : elle impose un tribut, des gouvernements sous sa tutelle, voire des garnisons. Cependant, chaque citoyen, sans condition de fortune ou de rang, peut se porter candidat. Le site antique est alors déserté. En 1436, Cyriaque d'Ancône visite les ruines de la ville et se lamente de la disparition de « cette noble cité », symbole de la « vertu humaine » et « célèbre pour la probité de son âme »[148]. C'est l'Assemblée qui vote la guerre au Ve siècle av. Malgré tout, les tensions restent présentes. Devant l'opposition des alliés, Sparte renonce. Les institutions romaines sont souvent comparées à celles de Sparte : les deux consuls rappellent les deux rois, tandis que le Sénat évoque la gérousie. Le site de Lacédemone reste aux Francs, mais ses habitants le désertent et reconstruisent sous les murailles de Mistra après la bataille de Makryplagi (1263-1264). Sparte se distingue également, à l'époque archaïque, par son travail du bronze. Héraclès aurait donc régné conjointement sur Sparte, raison pour laquelle les spartiates prétendront être des descendants d'Héraclès. Il n'est pas certain que tous les Spartiates soient des Homoioi : certains citoyens, considérés comme des lâches au combat, sont soumis à toutes sortes de brimades et de vexations : obligation de payer la taxe des célibataires, rejet dans les équipes de ballon et les chœurs[30]. Les réformes de Lycurgue au VIIe siècle sont un véritable tournant pour la cité : désormais, tout est fait pour renforcer la puissance militaire de la cité, et Sparte devient la cité hoplitique par excellence. Au IVe siècle av. Un certain nombre de miracles leur est attribué, surtout dans la défense des armées spartiates (ils partent en campagne aux côtés des rois, représentés par des amphores jumelles). En voulant préserver l'héritage de l'époque archaïque, où Sparte connaissait aussi bien l'éducation militaire que les arts, elle s'est « crispée dans une attitude de refus et de défense, elle n'a plus connu que le culte stérile de la différence incommunicable ». Ainsi, à la bataille de Leuctres, en 371 av. C'est un grand traumatisme : pour la première fois, on voit des Égaux se rendre, sans se battre jusqu'au bout. Mais rien n'est réglé : Thèbes continue à reconquérir la Béotie (elle rase Platées en 373) et Corcyre refuse toujours de rejoindre Sparte, obligeant Athènes à la soutenir (373). Parmi celles-ci se trouve Amyclées. Suivant son exemple, l'un de ses fils, Amyclas, fonde la ville d'Amyclées. Les Thessaliens parviennent à affaiblir Thèbes, en tuant Pélopidas (364). Après avoir renoncé à défendre la Thessalie, les Spartiates menés par Léonidas défendent courageusement le défilé des Thermopyles, retardant considérablement l'avancée des Perses et permettant à la flotte de se replier à Salamine. Par exemple, dans l'année 464, lorsque la ville a été détruite par un tremblement de terre, les ilotes se sont précipités là, mais pas … Sparte soumet l'ensemble de la Laconie : elle commence par réduire toute la plaine de l'Eurotas, ensuite, elle repousse les Argiens et s'assure de toute la région. En 396, le roi Agésilas II est envoyé avec quelques Spartiates, des Néodamodes et plusieurs milliers d'alliés pour chasser Tissapherne, le satrape de Carie, et protéger les cités grecques. Vers 2700 av. La seconde étape consiste en l'annexion de la Messénie. Plusieurs témoignages attestent également que les Lacédémoniens utilisent à l'époque classique des monnaies frappées[83]. En 331, Agis III passe à l'offensive contre Antipater, régent de Macédoine en l'absence d'Alexandre le Grand. On a conservé de lui des fragments de onze élégies, qui concilient l'idéal aristocratique hérité d'Homère et l'idéal de la cité. Elle peut donc ne pas être au même endroit que celle de la Grèce classique. Cependant, cette victoire masque mal la réalité des rapports de force : le gros des troupes était athénien. Ce type de figure, daté du milieu du VIIIe siècle av. En 479, les victoires de Platées et de Mycale sont sous commandement spartiate. Dans le chapitre « Athènes, cité antique » : [] Une petite plaine de 22 kilomètres sur 10, limitée par l'Aigaléos, le Parnès, le Pentélique et l'Hymette et drainée par le Céphise grossi de l'Ilissos ; en son centre, une acropole de 85 mètres de hauteur, facile à défendre, assez proche de la mer pour que les communications soient aisées avec le monde de l'Égée, assez lointaine toutefois pour que la sécurité soit assurée contre les entreprises de [] Lire la suite Dans le chapitre « La morale cosmique » : [] Aucune mor… En 207, Nabis, accède au trône — ou du moins, devient tyran de Sparte. La place de Sparte dans l'histoire de la Grèce antique est autre. Elle vote les décisions par acclamations, ou, beaucoup plus rarement, par déplacement des votants, mais son vote ne lie pas la gérousie qui peut considérer que le peuple s'est trompé. J.-C., les difficultés dues à son système socio-politique et au déclin de sa population d’Homoioi entraînent plusieurs réformes menées successivement par Agis IV, Cléomène III puis par l'usurpateur Nabis. La contribution laconienne à la sculpture est bien loin d'atteindre celle d'autres régions grecques, mais peut se comparer à celle de la Béotie. Cette idéologie héroïque n'est pas sans motivations pratiques : l'efficacité de la phalange repose sur sa cohésion. J.-C., qui selon Plutarque[21], détruit le gymnase, tuant ainsi tous les éphèbes, et de la révolte des Hilotes (10 ans de guérilla).